Diamants sur la scène musicale
Au fil des décennies, les diamants naturels ont cristallisé les symboles d’espoir, d’amour et de magie en musique.
Les diamants en chanson ont permis aux auditeurs de percer les mystères et les futilités de la musique tout en essayant de décrypter le grand cosmos. Ils sont le prisme à travers lequel nous nous percevons, où l’histoire se reflète, où le présent s’inspire du passé et aussi, où le futur se confronte aux catalyseurs du présent. Depuis des lustres, une certitude perdure: les diamants, tout comme la musique, résistent à l’épreuve du temps. Comme le disait Bob Dylan dans «The times they are a-changin’», les temps changent, même si nous nous trouvons dans un prélude prémonitoire.
Les diamants, tout comme la musique, résistent à l’épreuve du temps.
Les fabuleuses années 50
La fin des guerres mondiales et les prémices de la guerre froide ont apporté à la fois stabilité et insécurité, tandis que le domaine artistique prenait à nouveau son envol. Il n’est pas étonnant que les chansons sur les diamants occupent une certaine place dans la conscience des amateurs de la culture pop.
Des chansons comme «Diamonds are a girl’s best friends» (interprétée pour la première fois par Carol Channing à Broadway en 1949 dans la production «Gentlemen Prefer Blondes», puis popularisée par Marilyn Monroe dans l’adaptation cinématographique «Les hommes préfèrent les blondes» de 1953) et «Big Blue Diamond» (interprétée par le crooner country Red Perkins et écrite par Earl J. Carson en 1950) sont devenues extrêmement populaires au cours de cette décennie, mettant en lumière le goût du luxe et de la démesure ainsi que la nostalgie d’un amour qui ne mise pas sur l’investissement.
Les pétillantes années 60
Dans les années 60, le rock a lui aussi épousé la pierre. Rien de plus naturel. A cette époque, on parlait beaucoup du Cullinan et de sa pureté. Il était donc évident d’écrire des chansons inspirées par une beauté aussi immaculée.
Le groupe pop/rock Gary Lewis and The Playboys a débarqué sur la scène avec son premier grand succès «This Diamond Ring» en 1965; une complainte sur un amour perdu pour une bague de fiançailles. La chanson est ironiquement devenue très populaire auprès des amoureux en raison du nom de l’objet de leur affection renfermé dans son titre. On ne peut parler de cette époque sans mentionner les Beatles et leur chanson mythique «Lucy in the sky with diamonds». La chanson a fait fureur non seulement en raison de sa palette sonore de rock psychédélique, mais aussi de son imagerie éthérée et de son lyrisme. Sans surprise, ce morceau des Beatles de 1967 a donné son nom en 2004 au plus gros diamant découvert dans l’univers.
Les éclatantes années 70
Alors que le diamant Nassak aux teintes bleutées se tenait fièrement sous les projecteurs, les années 70 ont adopté sans réserve les diamants comme source d’inspiration. Ils ont fleuri dans les disques de rock et de folk, donnant naissance à des chansons sur l’amour, l’endurance, la santé mentale, l’apocalypse et bien d’autres sujets encore. Ils ont marqué le début de cette décennie avec l’indémodable chanson du film de James Bond «Diamonds are forever» par Shirley Bassey, lancée en 1971 «Je n’ai pas peur qu’ils m’abandonnent», chantait Shirley Bassey à propos de ces précieuses pierres, et ces paroles sont restées dans la conscience de la culture pop depuis lors.
Sur la piste des diamants, cette décennie a également évoqué la fin des temps dans «Diamond dogs» de David Bowie en 1974, une chanson glam rock/proto-punk qui décrit un Manhattan sauvage pendant l’apocalypse. Les années 70, et plus particulièrement l’année 1975, nous a offert «Diamonds & Rust» de la chanteuse et compositrice folk Joan Baez et «Shine on you crazy diamond» des légendes du rock progressif Pink Floyd. Alors que la première chanson évoque une réminiscence nostalgique d’un chagrin d’amour, l’autre est un hommage vibrant et inoubliable au précieux co-fondateur du groupe Syd Barrett.
Les diamants et la musique restent d’essentiels catalyseurs culturels de notre époque.
Les festives années 80, 90 et 2000
Au fil des ans, de plus en plus de diamants célèbres et leurs histoires fascinantes ont été dévoilés au grand jour. Le Koh-i-noor, le Princie, le diamant Jacob sont devenus des noms que tout le monde connaît. Dans les années 80 et 90, les diamants, dans la musique, étaient symbole de transformation, de prospérité et d’espoir.
La chanson country de Billie Joe Shaver «I’m just an old chunk of coal», de 1981 racontait une histoire de métamorphose spirituelle, tandis que la ballade R&B/pop de Prince & The New Power Generations «Diamonds and Pearls» voyait dans les bijoux précieux une offrande d’amour inconditionnel. En Inde, le tube de 1996 «Made in India» de la pop star Alisha Chinai comparait le meilleur amant du monde à un diamant naturel d’une valeur inestimable et, au tournant de la décennie, le rappeur de la Nouvelle-Orléans B.G. (feat. Cash Money Millionaires) a fait du diamant le symbole ultime de la réussite dans «Bling Bling» en 1999.
Dans les années 2000 et 2010, les diamants ont continué à refléter les différentes facettes de l’humanité. En 2012, le clip de «Diamonds» montrait Rihanna aux prises avec les éléments de la Terre et être forgée en un diamant indestructible grâce à l’amour-propre et à l’amour de soi, tandis que le titre trap de 2013 de Beyoncé «***Flawless» (feat. Chimamanda Ngozi Adichie) utilisait le mot «diamant» pour se complaire dans la vanité et afficher une audace durement gagnée.
Ces décennies ont également vu les musiciens faire preuve de créativité pour faire des déclarations puissantes. En 2014, le groupe de hardcore indien Scribe a rendu hommage à Bollywood en racontant la querelle dans l’intrigue du film «Jo Jeeta Wohi Sikandar» (1992) dans son titre «Black Diamond» et Billie Eilish a évoqué un «esprit de diamant» dans sa ballade dream-pop de 2015 sur l’amour et la santé mentale «Ocean eyes». Dans la vidéo de «Look what you made me do» de Taylor Swift, en 2017, on pouvait voir la chanteuse dans une baignoire remplie de bijoux et de diamants avec un seul billet d’un dollar.
Inspirations éternelles
Dans les années 2020 – avons-nous déjà décidé comment surnommer cette décennie? – Jennifer Lopez et Maluma parlent d’une richesse qui ne vaut que si elle peut être partagée avec l’autre dans «Pa’ T», tandis que la ballade dansante «Diamonds» de Sam Smith dénonce un amour qui ne s’intéresse qu’à son argent. Dans le clip de leur chanson «Diamonds» les artistes hip-hop Megan Thee Stallion et pop/R&B Normani ont repris certaines parties de la célèbre et emblématique performance de Marilyn Monroe de 1953, tout en évoluant dans le monde en tant que femmes indépendantes combattant des ennemis masqués. Au début de l’année, Justin Bieber a livré «Anyone», une ballade pop dans laquelle les diamants étaient le symbole d’espoir après une période sombre.
Tissant des histoires d’espoir, d’amour, de révolution et de magie, les diamants se sont imposés comme le symbole durable de la vérité et de la résistance dans le monde de la musique. À l’instar de tout ce qui exige et révèle d’un savoir-faire artisanal, il n’est donc pas étonnant que les diamants et la musique restent d’essentiels catalyseurs culturels de notre époque.