Éclats du Soleil Levant, Van Cleef & Arpels à la Rencontre de l’Art Japonais

Au cœur de la prestigieuse Place Vendôme, cette nouvelle vitrine artistique offre un voyage captivant sous le regard de la maison Van Cleef & Arpels.

Ce nouveau rendez-vous envoûtant dévoile un parcours fascinant plongeant les visiteurs dans les méandres d’une histoire jalonnée de créativité et de passion. Ainsi Van Cleef & Arpels et le Japon : une rencontre artistique s’érige en une célébration enchanteresse des affinités entre l’art joaillier occidental et les inspirations nippones.

Dès le franchissement de la Galerie du Patrimoine, le spectateur est happé par un voyage temporel, guidé par trente pièces emblématiques. Ces bijoux et objets précieux sont les témoins de cette influence nippone, distillée depuis les années 1920 jusqu’à nos jours. Ces émanations précieuses de la collection patrimoniale, se conjuguent harmonieusement avec des archives d’une rare valeur, éclairant d’une lumière nouvelle l’incessante fascination de la Maison pour l’Empire du Soleil Levant.

L’exposition s’inscrit ainsi dans une lignée artistique où s’entremêlent les fils dorés du Japonisme, cette tendance qui, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, tisse des liens indélébiles entre les cultures européennes et la riche esthétique japonaise. En 1853, après plus de deux cents ans d’isolement, le Japon s’ouvre au monde, au commerce et aux échanges culturels. Cette période marque le début du “Japonisme” en Europe, un courant artistique influencé par la culture japonaise. Des figures telles que Degas, Monet, Baudelaire, Mallarmé et les frères Goncourt sont imprégnées de cette esthétique exotique. Laquelle influence non seulement les beaux-arts, mais aussi les arts appliqués, la décoration et le paysagisme par le biais des peintres parisiens. Tels des maîtres artisans, ils puisent dans cet univers exotique une source inépuisable d’inspiration, façonnant ainsi le paysage artistique de leur époque.

L’ouverture de la première boutique Van Cleef & Arpels à Paris en 1906 marque une étape significative où le japonisme transcende la simple tendance pour devenir l’essence même d’une expression artistique. Dès lors, et tout au long du XXe siècle jusqu’à nos jours, l’Empire du Soleil Levant exerce sur la Maison une influence captivante, se traduisant par l’adoption de motifs, de symboles, de techniques et de matériaux emblématiques de la culture japonaise. Des nécessaires de beauté aux parures somptueuses, des clips aux horloges, chaque pièce révèle cette empreinte sublimée par le talent des artisans de la Maison.
Dans cet esprit, c’est une nouvelle interprétation du style de vie à la japonaise qui se développe.

  

Par exemple, les inrô, inspirent Van Cleef & Arpels à partir des années 1920. Les petites boîtes traditionnellement suspendues à la ceinture des hommes depuis le XVIe siècle pour pallier l’absence de poches dans les kimonos, sont détournées de leur usage initial pour en faire des nécessaires de beauté emblématiques.
Cette référence culturelle, à la fois lointaine dans le temps et dans l’espace, s’intègre harmonieusement au quotidien, devenant un élément essentiel de l’art de vivre de l’époque. Ces objets précieux sont très prisés par les élégantes de l’époque, tout en déclinant l’ensemble des éléments fonctionnels (poudrier, miroir, cigarettes, crayons…). Cependant, leur esthétique demeure fidèle à leur inspiration d’origine, que ce soit par leurs proportions allongées, le bombé de la boîte ou encore la présence de chaînes et d’anneaux qui en font des objets à suspendre, similaires aux sagemono traditionnels. De même, les chaînes se transforment alors en une véritable expression joaillière. Elles sont ornées de perles de jade, de laque ou de maillons d’or et de platine. Parfois, le décor de la boîte vient renforcer cette influence, évoquant l’iconographie des kimonos et des vases japonais. Même lorsque le motif semble s’éloigner de l’univers originel, comme dans le cas de formes géométriques typiques de l’Art déco en platine et diamants, l’ensemble conserve un certain raffinement japonais, notamment grâce à l’utilisation de la laque qui se transforme en émail.

L’exposition dévoile également les liens intimes entre l’imaginaire des jardins japonais et les créations Van Cleef & Arpels. L’interprétation des jardins, avec leur conception minutieuse, leur mystère ésotérique et leur aura spirituelle, constitue une autre source d’inspiration majeure. Ces jardins, empreints de symbolisme et de sérénité, offrent un écrin parfait pour la créativité joaillière. Notamment en mettant en valeur le minéral, qui, par sa préciosité, trouve un écho singulier dans le monde des gemmes. Dans la collection de Haute Joaillerie Les Jardins (2006), on remarque le collier Sakura, en référence aux cerisiers en fleurs, emblèmes de beauté éphémère et de renaissance. Incarnant la délicatesse et la pureté, ce collier est orné de diamants et de saphirs roses. Il évoque avec subtilité l’image d’une branche fleurie caressée par la douceur du vent printanier. Tels des paysages miniatures, ces bijoux nous entrainent dans ces jardins. Où chaque feuille, chaque fleur, chaque branche évoque un monde de poésie et de spiritualité. 

Enfin, l’exposition offre une plongée dans l’artisanat japonais contemporain, avec la collaboration de maîtres artisans tels que Hakose San et Kunihiko Moriguchi. Leur œuvre, fusion subtile de tradition et de modernité, illustre la pérennité des échanges entre l’Orient et l’Occident, et la quête incessante d’évasion qui habite l’âme de Van Cleef & Arpels.

Pour tout dire l’exposition Van Cleef & Arpels et le Japon : une rencontre artistique conjugue les talents où s’entrelacent les rêves et les émotions. Jusqu’au 15 juin 2024, la Galerie du Patrimoine de la boutique Van Cleef & Arpels propose cette belle poésie joaillière.