À la Rencontre des Histoires de Diamants Naturels les plus Epoustouflantes
Les Romains de l’Antiquité pensaient que les diamants naturels étaient des éclats d’étoiles tombées au ciel ou des larmes des dieux, et les premiers Européens croyaient qu’ils protégeaient les hommes au combat et qu’ils éloignaient la peste. Imprégné de magie et de mystère, il n’est pas étonnant que l’homme ait recherché ces pierres intrinsèquement étincelantes pendant des siècles.
Les diamants les plus rares et les plus exceptionnels du monde sont aussi célèbres pour leur beauté que pour leur histoire passionnante. Après des centaines d’années, on parle encore de ces huit pierres mythiques et de la succession d’intrigues, de chaos et de mystères qu’elles ont laissés derrière elles. Ces magnifiques diamants naturels ont été convoités, ont disparu et réapparu mystérieusement, ont faits l’objet de litige devant les tribunaux et ont même été avalés pour échapper aux voleurs.
De la course-poursuite du FBI au tapis rouge : Le Diamant Elizabeth Taylor
Lorsque des voleurs se sont introduits dans le ranch de l’actrice allemande Vera Krupp, près de Las Vegas, en 1959, ils savaient ce qu’ils cherchaient lorsqu’ils lui ont arraché la bague en diamant qu’elle portait au doigt. Ils l’ont ensuite attachée avec le cordon d’une lampe et se sont enfuis avec le diamant et 700 000 dollars en liquide. Il ne s’agissait pas de n’importe quel diamant : ils ont pris la fuite avec un diamant bleu-blanc extrêmement rare de 33,19 carats de couleur D, de type IIa, taille Asscher.
Les voleurs ont entraîné le FBI dans une course-poursuite de six semaines à travers le pays, passant par le Nouveau-Mexique, le Texas, le Missouri, l’Illinois et la Floride, avant d’aboutir à Newark, dans le New Jersey, où ils ont été informés qu’un boutiquier essayait de vendre un gros diamant. Les agresseurs ont été arrêtés et jugés, et le diamant a été rendu à Vera Krupp. Après sa mort en 1967, le diamant Krupp a été vendu au prix record de 307 000 dollars à Richard Burton, qui l’a acheté pour faire une surprise à sa femme Elizabeth Taylor, qui aimait les bijoux.
La bague en diamant était l’une des pièces les plus précieuses d’Elizabeth Taylor, et après sa mort en 2011, elle a été vendue par Christie’s (qui l’avait baptisée Elizabeth Taylor Diamond), pour 8,8 millions de dollars.
Méfiez-vous de la traverse des Océans :
Le Diamant Moon of Baroda
Marilyn Monroe a porté le célèbre diamant jaune Moon of Baroda de 24 carats sur un simple cordon noir en chantant “Diamonds are a Girl’s Best Friend” pour promouvoir la sortie de son film Les Hommes préfèrent les blondes en 1953. Mais après la sortie du film, sa carrière s’est essoufflée. Est-ce à cause de ce soi-disant diamant maudit ?
Depuis des siècles, une rumeur circule : “Si la pierre traverse une mer ou un océan, elle portera malheur à son propriétaire”. Et nombreux sont ceux qui affirment que l’histoire de ce diamant prouve que la malédiction est vraie. Découvert dans les mines indiennes de Golconda, près de la ville d’Hyderabad, entre le XVe et le XVIIe siècle, le diamant appartenait aux Gaekwads de Baroda, une dynastie indienne de maharajas qui régnait sur une grande partie de l’ouest du pays.
Après avoir traversé l’océan au XVIIIe siècle et avoir été offert à l’impératrice Marie Thérèse d’Autriche, celle-ci mourut à l’âge de 63 ans. La vie de sa fille, Marie-Antoinette, ne s’est pas bien terminée non plus. Le diamant a ensuite été restitué aux Gaekwads, qui l’ont monté en pendentif, où il est resté ainsi pendant des décennies. En 1953, la pierre se retrouve entre les mains de Meyer Rosenbaum, de la Meyer Jewelry Company à Detroit, qui a la brillante idée de la faire porter par Marilyn Monroe pour promouvoir le fameux film. Mais c’est une idée que Marilyn a peut-être regrettée.
En 1990, Christie’s a vendu la pierre pour 297 000 dollars, triplant ainsi son estimation basse. En 2018, Christie’s l’a de nouveau vendue à Hong Kong pour 1,3 million de dollars. Espérons que le propriétaire actuel ne traversera pas les océans avec !
La malédiction légendaire :
Le Diamant Hope
Lorsque Harry Winston a fait don de l’inestimable diamant Hope au Musée Smithsonian de Washington D.C. en 1958, il l’a envoyé par la poste américaine pour 2,44 dollars. Essayait-il de se débarrasser rapidement de la pierre maudite ou était-il simplement économe ?
L’un des diamants les plus célèbres au monde, le diamant bleu de 45,52 carats, exceptionnellement rare, est également connu pour être une pierre maudite. Même si vous n’êtes pas superstitieux, l’histoire du Hope vous fera réfléchir à deux fois. Il était prédestiné à porter malheur : La légende veut qu’il ait été volée sur une statue de la déesse hindoue Sita et qu’il porte malheur à tous ceux qui le possèdent. L’histoire de la pierre remonte à 1666, lorsqu’elle a été achetée par Jean-Baptiste Tavernier, qui l’a vendue au roi Louis XIV. Elle est restée dans les joyaux de la Couronne française jusqu’à la Révolution française en 1792. Au cours de la tourmente, la pierre a disparu (et nous connaissons le sort du roi et de la reine et de leurs acolytes). Le diamant bleu a ensuite été retaillé et, sous une nouvelle identité, est passé entre les mains d’une succession de propriétaires riches et nobles, dont le banquier londonien Henry T. Hope, d’où il tire son nom.
Au fil des décennies, il a laissé une empreinte de tristesse dans son sillage, jusqu’à Evalyn Walsh McLean, la mondaine qui a acheté la pierre en 1911, dont le mari est mort dans un établissement psychiatrique, son fils s’est tué dans un accident de voiture et sa fille a fait une overdose de somnifères. Après la mort de Mme McLean en 1947, c’est un Harry Winston intrépide qui a acheté la pierre. Aujourd’hui, le diamant est l’une des attractions les plus visitées de Washington D.C., tant pour sa beauté que pour sa réputation sulfureuse.
Escroqué, Avalé et Somptueux : Le Sancy
Le Sancy, un diamant jaune pâle en forme de poire de 55,23 carats, datant de Charles le Téméraire, a appartenu à d’innombrables rois et reines, a été volé plus d’une fois jusqu’à qu’un fidèle serviteur l’avale plutôt que de le céder aux voleurs. Le diamant a ensuite été retiré de son cadavre. Qu’il soit vrai ou exagéré, le lourd héritage du Sancy a été transmis et documenté pendant des siècles.
À sa mort en 1495 , Charles le Téméraire a légué le Sancy à son cousin, le roi Manuel Ier du Portugal, qui avait besoin d’argent et l’a vendu au diplomate Nicolas de Harly, seigneur de Sancy, d’où le nom de la pierre. De Sancy a prêté le diamant jaune à plusieurs monarques, dont le roi Henri IV, qui a utilisé la pierre comme garantie pour financer son style de vie somptueux.
Après avoir été confronté à sa propre faillite, de Sancy a vendu la pierre au roi Jacques Ier. Lors du voyage entre la France et l’Angleterre, le serviteur de de Sancy a avalé le diamant, mais il a été tué malgré tout. Dans ce cas, la loyauté n’a pas payé. La pierre est retournée en France pour faire partie des joyaux de la couronne française, a disparu pendant la Révolution française et est réapparue entre les mains d’un prince russe. Si seulement ces diamants pouvaient parler ! En 1906, William Waldorf Astor a acheté le diamant comme cadeau de mariage pour son épouse Lady Astor, qui l’a porté en diadème. Les héritiers de Lady Astor l’ont vendu au musée du Louvre, où il fait aujourd’hui la fierté des Français.
Ironie du Sort : Le Black Orlov
Également connu sous le nom d’œil de Brahma, ce diamant noir de 67,49 carats (195 carats à l’origine) aurait été volé au début du XIXe siècle par un moine sur une statue du dieu hindou Brahma… On ne badine pas avec Brahma : On pense qu’une malédiction a été jetée sur la pierre lorsqu’elle a été volée, et que ses propriétaires ultérieurs ont connu une succession de tragédies. Le diamantaire J.W. Paris, qui avait apporté le diamant aux États-Unis, s’est suicidé en sautant d’un gratte-ciel de la Cinquième Avenue. Des années plus tard, les princesses russes Leonila Galitsine-Bariatinsky et Nadia Vygin-Orlov, qui avaient possédé le diamant, se sont jetées dans le vide. Pour tenter de rompre la malédiction, le négociant en pierres précieuses new-yorkais Charles F. Winson a acheté le diamant noir dans les années 1950 et l’a fait retailler. Il a fait surface pour la dernière fois lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s en 2006, où il a été vendu 350 000 dollars, un prix relativement bas pour un diamant de cette taille et de cette rareté ; la malédiction a peut-être dissuadé certains acheteurs.
La Coiffe la plus Somptueuse du Monde : Le Régent
D’un poids impressionnant de 141 carats, la légende veut que le diamant Régent ait été découvert par un esclave en Inde au XVIIIe siècle et qu’il l’ait sorti clandestinement du pays. Le pauvre esclave fut finalement assassiné pour le diamant, qui fut vendu au marchand Jamchand, qui le vendit à son tour à Thomas Pitt, le gouverneur de Fort St. George, près de Chennai.
L’énorme diamant a été nommé en l’honneur du régent français, Philippe II, duc d’Orléans, qui l’a acheté en 1717. Il est resté dans les joyaux de la Couronne française, serti sur une couronne appartenant à Louis XVI, puis sur une coiffe appartenant à Marie-Antoinette. Lors du siège du palais royal en 1792, il a été volé avec un certain nombre d’autres diamants et bijoux. Un an plus tard, il est découvert caché dans les charpentes d’un grenier d’une vieille maison et restitué à l’empereur Napoléon Bonaparte. Dans une démonstration de puissance et de richesse, il a fait sertir la pierre dans la garde de son épée. Son destin ne s’est pas non plus arrêté en si bon chemin puisqu’après avoir perdu la bataille de Waterloo, il fut exilé sur une île de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud où il mourut à l’âge de 51 ans. Aujourd’hui, le Régent fait partie des collections du musée du Louvre, serti dans un diadème grec conçu pour l’impératrice Eugénie.
La Chasse au Diamant Blanc de Dresde, toujours d’Actualité
Dans l’un des casses les plus effrontés de l’histoire moderne de l’Allemagne, des voleurs ont dérobé des bijoux d’une valeur de 119 millions de dollars dans la Voûte verte, un musée situé à Dresde, en Allemagne, en 2019. Parmi les précieux bijoux volés figurait le Diamant Blanc de Dresde , un diamant de 49 carats (d’une valeur estimée à 12 millions de dollars). Plus que sa valeur monétaire, le diamant représente l’histoire culturelle de la Saxe : Il date de 1728, date à laquelle il a été acheté par Frédéric Auguste Ier, roi de Saxe. Le diamant a été exposé pour la première fois au public au XVIIIe siècle, lorsque la Voûte verte a été ouverte pour exposer la vaste collection de bijoux de la famille royale de Saxe. Il est resté dans la Voûte verte pendant des siècles, ne la quittant que pour de courtes périodes pendant les deux guerres mondiales, jusqu’à son vol en 2019.
Plusieurs mois plus tard, la police allemande a appréhendé les voleurs et retrouvé la plupart des bijoux volés, mais à ce jour, le Diamant Blanc de Dresde reste introuvable. Ce qui semble étrange, c’est que les agresseurs, âgés de 24 à 29 ans, n’ont été condamnés qu’à des peines de quatre à six ans de prison ; peut-être qu’à leur libération, des indices permettront de retrouver le diamant disparu. Cette histoire n’est pas terminée.
La Famille en Fête: Le Diamant Princie
Lorsqu’un diamant rose d’une valeur de 40 millions de dollars a été vendu chez Christie’s à New York en 2013, une famille italienne a immédiatement reconnu qu’il s’agissait de la pierre qui avait disparu de sa collection en 2009. Comment pouvaient-ils en être aussi sûrs ? Le diamant en question, un diamant rose intense fancy de 35 carats taille coussin, est si rare et exceptionnel qu’il n’en existe pas deux comme lui.
Connu sous le nom de Princie, le diamant avait appartenu à Maria Girani Angiolillo, la seconde épouse de l’homme d’affaires italien Renato Angiolillo, décédé en 1973. Après son décès en 2009, son fils, Marco Oreste Bianchi Milella, a signalé la disparition du diamant et de certains de ses bijoux à son domicile. Les enfants du premier mariage de Renato Angiolillo, qui, selon la loi italienne, sont les héritiers de la succession Angiolillo, ont porté plainte auprès de la police. L’affaire est restée sans suite jusqu’à ce que la famille reconnaisse la pierre chez Christie’s, mais pas avant qu’elle ne soit vendue à la famille royale du Qatar pour la somme record de 39,3 millions de dollars.
Une enquête a révélé que le Princie avait été remis à la maison de vente aux enchères par le négociant suisse en pierres précieuses David Gol, qui l’avait acheté pour 20 millions de dollars à Milella lui-même. L’affaire a été réglée avant qu’elle ne devienne une querelle familiale publique devant les tribunaux.
L’histoire du Princie a commencé il y a 300 ans, lorsqu’il a été découvert dans les anciennes mines de Golconda. Il a été répertorié pour la première fois dans les années 1700 comme faisant partie de la collection de bijoux et de trésors du monarque indien Nizam d’Hyderabad. Plus d’un siècle plus tard, en 1960, Sotheby’s a vendu la pierre au nom de la famille indienne à Pierre Arpels de Van Cleef & Arpels pour 46 000 livres sterling (environ un million de livres sterling aujourd’hui). Pierre Arpels a baptisé le diamant Princie en l’honneur du prince de Baroda, âgé de 14 ans, dont la mère était cliente de la maison et qui a assisté à la soirée de présentation du diamant à Londres. La même année, Renato Angiolillo a acheté le diamant à M. Arpels. Personne ne sait aujourd’hui à qui il appartient, mais un diamant aussi magnifique et mémorable ne peut rester secret très longtemps.