Pearl Is a Queen and Diamond Is a King
C’est une personne singulière avec un parcours exceptionnel, un grand Monsieur du diamant avec beaucoup d’audace qu’Only Natural Diamonds a eu la chance de rencontrer. Masanobu Ebisutani, personnalité humble et charismatique, a souhaité partager avec nous sa passion inépuisable pour le diamant.
Crédit Photo Tasaki
Tout d’abord, j’aimerais que nos lecteurs comprennent votre parcours, votre histoire. – Pouvez-vous nous en parler ?
Comment puis-je m’expliquer ? Quand j’étais enfant, je voulais absolument aller travailler à l’étranger. J’avais 10 ou 11 ans quand je me suis dit que le meilleur moyen c’était de devenir pilote. Après réflexion, je me suis rendu compte que le pilote pouvait partir mais il fallait revenir très vite. Après plusieurs réflexions en tant que collégien et lycéen aucune direction ne me paraissait bonne.
Mon oncle était alors un calligraphe très célèbre, qui détenait le titre le plus élevé au Japon. Il avait beaucoup d’élèves calligraphes, l’un d’entre eux était gemmologue.
Cette rencontre va beaucoup m’aider…
Ce gemmologue possédait son propre musée de Gemmologie. Il m’a alors invité à découvrir son musée privé et a commencé à m’expliquer d’où venait cette pierre. Ses histoires m’ont beaucoup inspiré. Et j’ai eu le déclic en me disant que ce serait grâce à la pierre précieuse que je pourrais aller à l’étranger !
J’ai commencé un cours de gemmologie et tout le monde sait que la première pierre que nous étudions dans ces cours c’est le diamant !
À 19 ans, j’étais en première année d’université. Je me suis spécialisé dans l’économie internationale, mais à la fin, j’ai étudié la gemmologie. Les deux vont de pair.
J’ai donc suivi un cycle complet en étudiant l’origine et l’histoire du diamant puis la taille du diamant et enfin le commerce du diamant.
Comment s’est déroulée votre rencontre avec la Maison Tasaki ?
J’étais toujours fidèle à mon plan de partir à l’étranger, de travailler dans les affaires cela me paraissait être un bon compromis.
Lorsque j’ai obtenu mon diplôme universitaire, j’ai demandé à mon professeur de gemmologie de me conseiller sur le choix de l’entreprise que je pourrais intégrer. Il m’a recommandé d’aller chez Tasaki. C’était en 1983 j’avais 22 ans.
Le fondateur m’a donc demandé quelle division je souhaitais rejoindre. Bien sûr, j’ai répondu que j’aimerais rejoindre le département pierre Diamant ou pierre de couleur.
Il m’a alors répondu : ” Si vous voulez devenir spécialiste du diamant ou de la pierre précieuse, vous devez d’abord connaître le secteur. J’ai donc rejoint la division des ventes au détail. Je suis devenu vendeur pendant un an et demi. Après avoir acquis de l’expérience dans le commerce de détail, je suis passé à la division du commerce de gros pour les bijoux. J’y ai passé trois ans et demi. Puis, enfin, j’ai rejoint la division des achats de diamants.
J’ai travaillé deux ans dans cette division et alors que cela faisait plus de six ans que j’étais chez Tasaki, j’ai croisé au sein de l’entreprise un recruteur qui souhaitait aller en Israël pour établir la filiale diamants. Je me suis dit oui ! J’ai levé la main. C’est le fondateur qui m’a fait passer l’entretien.
Notre fondateur, Mr. Tasaki, s’est souvenu de mon souhait d’aller à l’étranger et de devenir un spécialiste du diamant. Il a donc accepté et m’a envoyé en Israël en tant que représentant de Tasaki.
J’ai donc déménagé en Israël, nous avons créé la filiale, nous avons commencé à polir les diamants. Nous avons embauché un Israélien qui savait comment polir, puis nous avons embauché de nouveaux employés qui ne connaissaient rien au diamant, mais que nous avons formé et peu à peu nous avons commencé à gagner de l’argent.
C’était en 1989. Le fondateur m’a alors dit que si nous commencions à polir des diamants, nous devions travailler à partir de brut, c’est ainsi que nous avons postulé pour devenir « sightholder » (le sightholder est un négociant pouvant acheter aux grandes entreprises d’extraction un lot de diamants “à vue”)
Nous avons commencé par acheter des diamants bruts et des diamants taillés à différentes sociétés pour comprendre le fonctionnement du marché, nous avons aussi acheté des bruts à Anvers. Au fur et à mesures de nos achats nous avons été recommandés par une société travaillant avec De Beers. Après avoir suivi un processus très strict imposé par De Beers reposant sur des éléments de santé financière de l’entreprise et de nos capacités d’achat et de polissage, en 1994 après 3 ans d’attente, nous avons pu accéder au statut de sightholder.
J’avais 34 ans, mon rêve est devenu réalité ! Depuis cette date, nous sommes toujours sightholder De Beers.
C’est une histoire étonnante que vous nous racontez. Qu’est-ce qui vous a incité à travailler avec des diamants et en particulier à viser l’excellence ?
Parce que ce que nous avons appris qu’il faut toujours repousser les limites pour apporter le meilleur à ses clients !
Dans ce métier, nous avons besoin de deux choses, peut-être trois. Tout d’abord, il faut aimer le diamant. Nous aimons le diamant. C’est la priorité.
Si je n’aime pas le diamant, je ne peux pas me concentrer.
Pourquoi j’aime le diamant ? Parce que chaque diamant est différent. Chaque diamant brut a une forme différente, une clarté différente, une couleur différente et une structure différente. Le polissage est propre à chaque diamant, Ainsi, chaque diamant m’apprend beaucoup de choses. Après avoir réfléchi au plan de coupe, après avoir vu et taillé la pierre, nous ne pouvons plus la modifier, c’est la raison pour laquelle nous devons être très prudents et que nous devons savoir comment approcher chaque diamant. C’est ce challenge perpétuel qui m’inspire.
Aujourd’hui la technologie permet d’imaginer le rendu final. A mon époque tout se faisait à partir de l’imagination et de l’inspiration donc il me fallait beaucoup d’imagination et une connaissance parfaite du diamant. Sans expérience, c’était impossible.
Deuxièmement, nous devons avoir beaucoup d’expérience. L’expérience est le facteur le plus important dans ce secteur.
Chaque jour, je vérifie des diamants, des diamants et encore des diamants. Aujourd’hui encore, je commence à sept heures et je travaille jusqu’à neuf heures. C’est le même rythme depuis 40 ans. C’est ainsi que je peux vérifier le plus grand nombre de diamants et je suis heureux.
Enfin je dois avoir beaucoup de patience. Pour être patient, je dois garder mon corps en bonne santé.
Après être rentré à la maison, je fais des exercices de yoga. Tous les samedis, je vais étudier le yoga avec ma femme.
Le Yoga m’apporte la pleine conscience et m’apporte aussi beaucoup de moments de paix. Je peux dire, que tout est devenu très paisible dans mon esprit.
Où avez-vous trouvé l’inspiration pour magnifier le diamant ? Parce que, comme vous l’avez expliqué, vous avez vu beaucoup de pierres. Chaque pierre est unique. Mais, bien sûr, nous avons de la passion, mais à cause de la graduation standard, une taille est une taille, la lumière est la lumière, la couleur est la couleur. Alors parfois, comment s’affranchir de cette graduation classique et statique pour l’amener à un autre niveau ?
Question difficile. Mais si vous regardez le diamant, chaque diamant a ses caractéristiques, n’est-ce pas ? Par exemple, même la couleur jaune clair signifie, selon la classification des couleurs, qu’elle est moins bonne. Mais au-delà de la couleur, si la taille est parfaite, même la couleur jaune clair peut donner une belle brillance. Et si nous sertissons des bijoux en or jaune, la couleur n’a pas beaucoup d’influence sur la beauté du diamant. Chaque diamant, si vous observez le caractère de chacun d’entre eux, m’inspire ce que devrait être le bijou correspondant. Vous voyez ce que je veux dire ?
Avant 2006, nous enseignions la gemmologie en disant que l’éclairage devient comme ceci et comme cela. C’est pourquoi le diamant est si brillant. Mais après 2006, le GIA (Gemological Institute of America) a créé l’algorithme, nous reconnaissons depuis que lorsque la lumière arrive à l’intérieur du diamant, elle se reflète plus de 100 fois dans le diamant, ce qui signifie que le diamant capte la lumière. C’est très intéressant. Le diamant lui-même est transparent, il n’a pas de couleur, mais vous voyez qu’il est blanc, n’est-ce pas ? Cela signifie que le diamant capte la lumière à l’intérieur du diamant. Le diamant est la seule pierre précieuse qui peut capter la lumière.
Avez-vous des conseils à donner à nos lecteurs qui achètent ou vont acheter des diamants sur la façon dont ils doivent procéder, sur la façon dont ils doivent pratiquer ?
Le diamant, c’est une émotion. C’est très émouvant, n’est-ce pas ? Les autres pierres précieuses ne peuvent pas nous donner une telle émotion. Le diamant est si spécial et unique.
Un Conseil : on vient de dire que le diamant peut capter la lumière. Lorsque le consommateur achète un diamant, n’importe quel diamant est acceptable, mais il doit être parfaitement proportionné. Sinon, il ne peut pas capter la lumière correctement. C’est ce que je voudrais dire.
Nous comprenons que posséder un diamant Tasaki, ce n’est pas comme posséder un diamant simple ou classique, est-ce selon vous un synonyme de valeur ajoutée et globalement est-ce que le diamant continue-t-il d’apporter de la valeur, le diamant reste-t-il un bon investissement ?
Nous avons répertorié l’indice des prix depuis l’année 1970. Nous avons donc déjà 52 années d’indice. Nous sommes convaincus que si nous achetons un diamant aujourd’hui, après deux ou trois décennies, la valeur du diamant devrait être beaucoup plus élevée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Prenons l’exemple des bijoux d’Elizabeth Taylor. Ils ont été vendus aux enchères lorsqu’elle est décédée. Et combien ont-ils pu être vendus ? Le savez-vous ?
Tout le monde connaissait leur prix d’achat. Lorsqu’elle est décédée, leur valeur aux enchères était 40 fois supérieure à leur valeur d’achat. C’est ce que dit Martin Rappaport. Ouah ! Il peut donc être bon de se tromper par moment sur la valeur des diamants.
Le diamant provient de la nature et d’année en année, nous comprenons que la production diminue. Par exemple, avant que nous ne trouvions le diamant au Brésil, l’Inde n’était qu’un pays minier. Mais aujourd’hui, l’Inde n’exploite plus de mines parce que la durée de vie de l’exploitation minière est terminée et que le Brésil est fini. L’Afrique du Sud était le pays numéro un, mais d’année en année, elle perd du terrain. Au Canada aussi, les diamants diminuent d’année en année. Le diamant est un symbole d’amour. L’offre de diamants est toujours limitée et de moins en moins importante. Le diamant devient de plus en plus rare.
Dans les théories dans
notre univers, nous étudions
que la perle est la reine et
que le diamant est le roi.
Ces deux-là forment un beau
couple, une famille royale…
Quel est, selon vous, l’avenir des diamants ?
Depuis le XVe siècle, les princes australiens offrent des diamants à leurs fiancées, comme vous le savez. Le diamant est alors devenu le symbole de l’amour. Mais lorsque nous pouvons acheter des diamants, lorsque vous obtenez un diamant solitaire, c’est une demande en mariage, n’est-ce pas ?
Les gens aiment les diamants. Le point suivant est le plus important. Depuis 1990, les Chinois commencent à acheter des diamants, ils aiment les diamants. D’autre part, du point de vue de l’offre, la production diminue d’année en année. La rareté du diamant devrait donc être de plus en plus élevée parce qu’il y a de plus en plus de gens qui veulent des diamants, et de moins en moins de production chaque année.
Nous enseignons combien le diamant est précieux et combien le « mauvais » diamant (le diamant avec inclusion) est beau, combien le diamant est le symbole de l’amour. C’est très important d’éduquer les gens. Nous avons besoin de l’industrie, nous devrions tous nous rassembler pour éclairer les gens. Pas seulement De Beers, pas seulement Tasaki, mais nous pouvons tous nous rassembler pour expliquer l’importance et la valeur du diamant.
Qu’est-ce que l’industrie du diamant ? L’industrie du diamant est différente des autres industries de pierres précieuses. Nous avons une telle transparence dans l’industrie du diamant. Aucune autre pierre précieuse ne présente une telle transparence.
C’est une activité unique dans l’industrie du diamant. Nous sommes sous contrat de confiance Quand nous disons « Mazal », c’est « Mazal » ! Nous n’avons pas besoin de contrat écrit. Lorsque nous disons « « Mazal », cela signifie que l’affaire est conclue. Ils nous donnent l’argent et nous n’avons besoin de rien. Nous nous contentons de faire confiance. Nous n’avons pas cette pratique dans d’autres secteurs d’activité, notre modèle d’entreprise est tellement unique.
Aujourd’hui, la Maison TASAKI a réussi à produire en série des diamants de qualité « Excellent» sur un marché mondial où il est difficile de dépasser la note « Very Good » (Très Bonne). La Maison est ainsi devenue un leader de l’industrie diamantaire. Aujourd’hui 100 % des diamants taille rond brillant ont la note 3 Ex (« Triple Excellent »).