Qu’est-ce Qui Rend les Bijoux en Diamant Graff si Spéciaux ?
Anne-Eva Geffroy, responsable du design, nous donne un aperçu de l’intérieur de la marque.
Anne-Eva Geffroy parle à une vitesse folle. Elle parle de son travail, de ses dessins, de ses inspirations et, surtout, des diamants, dont l’excitation bouillonne comme “l’eau bouillante” qu’elle utilise comme métaphore pour décrire la vie à Graff. Elle s’empare des diamants avec l’enthousiasme d’une nouvelle recrue, bien qu’elle soit responsable du design depuis 2010. Avec son équipe de six designers, elle imagine chaque pièce de Graff, de la bijouterie fine aux pièces uniques. En dix ans, elle a vu plus de diamants extraordinaires que la plupart des gens n’en verront dans leur vie, mais elle a toujours des frissons lorsqu’elle pose les yeux sur certaines pierres.
“J’ai eu tant de bouffées d’émotion ; même après dix ans à tenir d’incroyables et énormes diamants dans mes mains, ce sentiment ne m’a jamais quitté”, dit-elle. “Immédiatement, je me demande comment nous allons en tirer le meilleur parti. Allons-y, allons-y !”
L’approche rapide de Geffroy se reflète dans le QG de Graff à Mayfair, à deux pas de la boutique de Bond Street. C’est une véritable ruche d’activité. Des boîtes de pierres détachées se précipitent des gemmologues vers l’atelier de design ; les croquis sont expédiés à la salle du conseil pour être signés ; une disposition approuvée des pierres descend à l’atelier au sous-sol. Les concepteurs et les artisans conversent et collaborent constamment.
Un objectif partagé ? La perfection.
Si vous avez de la chance, vous verrez peut-être un diamant de la taille d’un œuf de caille, comme celui des Joyaux de la Couronne, être extrait d’un coffre-fort. Et il y a de fortes chances que la prochaine fois que vous le verrez, ce soit dans la vitrine d’un magasin. “Il n’y a pas de salle d’attente”, dit Geffroy en riant. “Le rythme est intense !”
Le rythme rapide de Graff provient de sa structure verticalement intégrée. L’entreprise possède sa propre division d’achat et de polissage de diamants, ce qui assure un approvisionnement abondant à Geffroy et à son équipe. “Les pierres nous appartiennent du début à la fin. En tant que designer, c’est un rêve”. Chaque pièce est fabriquée, sertie, polie, commercialisée et vendue dans l’entreprise. Geffroy estime que l’atelier produit en moyenne 300 pièces par mois, ce qui ne représente qu’une infime partie des “millions” d’idées qu’elle génère.
“Les pierres sont la vedette du spectacle.”
Anne-Eva Geffroy
Ses idées commencent presque toujours par les diamants. “Les pierres sont la vedette du spectacle. Chacune d’entre elles a une personnalité qui nous parle. Certaines ont évidemment besoin d’être seules. D’autres sont encore plus belles dans une parure. Nous trouvons le meilleur moyen de les faire vivre”. Les premières esquisses sont développées en gouaches, puis en rendus CAO qui tiennent compte de l’architecture technique, du mouvement et de la portabilité. Chaque pièce est signée par un membre de la famille Graff, qui possède et dirige toujours l’entreprise. Les parents de Laurence Graff, qui ont fondé Graff Diamonds en 1960, perpétuent l’esprit de prise de risque et d’aventure qui l’a poussé à quitter l’East End pour devenir le président milliardaire d’une maison de joaillerie mondiale.
“M. Graff a parcouru le monde, il a toujours été curieux, il a pris des risques. Cet esprit se retrouve dans toute l’entreprise”, déclare M. Geffroy. “Le premier jour, M. Graff m’a montré un ensemble de 20 diamants D-Flawless en forme de poire. Incroyable. Il m’a demandé de créer un collier et j’ai pensé, oh mon Dieu, tous sur un seul collier ? Il m’a dit : “Pourquoi pas ? Joue avec. C’est un reflet de notre façon de travailler. Je crois que je l’ai surpris, et le collier s’est vendu tout de suite”.
Geffroy ne revisite pas les dessins des archives, mais les bijoux Graff ont un ADN clair. Les bijoux sont fabriqués avec un minimum de métal, de sorte que les diamants semblent flotter. “Chaque bijou doit donner l’impression d’être une seconde peau. Il doit être extrêmement délicat, comme si les pierres lévitaient, tenues par les ailes d’un ange”
La nature est un motif récurrent, que ce soit les pétales asymétriques d’une fleur ou le moment fugace où un papillon se pose sur une tige. La fluidité est une autre signature. Colliers, boucles d’oreilles et bracelets sont articulés pour suivre les courbes de la peau. “Nous ne voulons rien de serré ou de rigide. Ce n’est pas une sculpture – il faut qu’elle bouge avec une femme.”
Au cours de la dernière décennie, Geffroy s’est accroché à des diamants historiques : du Graff Pink, un diamant rose de 24 carats qui a battu des records aux enchères, au Graff Lesedi La Rona de 302 carats, le plus gros diamant carré de taille émeraude au monde. Maintenant, la maison dévoile une autre pierre qui bat des records : le diamant Infinity, un diamant en forme de cœur d’une beauté étonnante pesant plus de 150 carats, taillé et poli à partir de la pierre sœur de Lesedi La Rona.
Serti au centre du diadème Twombly, il couronne une collection inspirée par l’amour de Laurence Graff pour l’art contemporain. Digne d’un conte de fées, elle illustre parfaitement l’exigence de Geffroy. “Que ce soit un carat ou 100 carats, un bijou de tous les jours ou une couronne pour une princesse, l’esprit est le même : la perfection, la perfection, la perfection”.