Rares et Incomparables:
4 Diamants Naturels Extraordinaires
Découvrez le parcours fascinant des diamants naturels les plus rares, l’Argyle Violet, le Rising Sun (Soleil Levant) et le Setting Sun (Soleil Couchant), ainsi que le Jonker I de 125,35 carats.
La création de diamants naturels n’est rien de moins qu’un ballet cosmique chorégraphié par la nature. Il y a plus d’un milliard d’années, la confluence parfaite d’éléments extrêmes a été nécessaire à leur formation – un scénario idéal de chaleur et de pression se produisant précisément là où existaient les éléments essentiels.
Cette genèse donne déjà aux diamants naturels leur rareté, mais le voyage ne s’arrête pas là. Pour que ces pierres précieuses s’extraient de leur lieu de naissance à plus de 160 km sous la surface de la Terre, il a fallu que des éruptions volcaniques se produisent précisément sur les chemins où les diamants s’étaient formés. Ces éruptions ont propulsé les diamants vers le haut, les entraînant vers la surface. Sans ces événements géologiques violents, les diamants n’auraient jamais été découverts.
La réunion de ces conditions aussi parfaites qu’improbables fait de l’existence des diamants naturels un cadeau miraculeux qui continue de fasciner et de déconcerter les scientifiques et les amateurs. Leur rareté est d’autant plus exceptionnelle que si l’on estime la quantité de tous les diamants polis de l’histoire, ils ne remplissent même pas entièrement un bus londonien.
Aussi fortuite et remarquable que soit leur simple existence, il arrive parfois que l’on découvre un diamant naturel si extraordinaire qu’il redéfinit les limites du possible. Voici l’histoire de quatre de ces découvertes à couper le souffle.
L’Argyle Violet
En 2015, les profondeurs de la célèbre mine de diamants d’Argyle, en Australie, furent le lieu d’une découverte extraordinaire, «L’Argyle Violet», un diamant ovale de 2,83 carats d’une rareté inimaginable. Ce joyau stupéfiant, le plus grand de sa catégorie, « est tellement plus gros que n’importe quel autre diamant violet qu’il définit à lui seul sa propre catégorie de rareté », déclare le gemmologue Tom Gelb. Désigné par le GIA comme d’une « Couleur Profonde Violette Gris Bleuâtre », il s’agit d’une découverte monumentale.
La transformation de ce diamant brut original de 9,17 carats a nécessité de nombreux mois de planification, de taille et de polissage méticuleux de la part d’un seul maître artisan. Ce diamant marque un chapitre passionnant dans l’histoire de la mine d’Argyle, célèbre pour être à l’origine de plus de 90 % des diamants roses dans le monde. Le diamantaire et expert en diamant de couleur Larry West, propriétaire de la pierre précieuse, se souvient : « Lorsque j’ai vu pour la première fois les couleurs émanant de l’Argyle, j’ai su qu’elles étaient spéciales en raison de leur saturation et de leur tonalité si intense inconnue jusque-là ».
« La fréquence élevée et spécifique du violet découverte à Argyle ne se retrouve nulle part ailleurs », explique M. West. « De tous les diamants violets découverts à Argyle, cette pierre représente à elle seule près de 25 % du nombre total de carats. »
Il ne faut pas les confondre avec les diamants bleus naturels comme le célèbre Diamant Hope. Si le bleu est l’une des couleurs les plus rares de diamant, le violet constitue une classe à part et doit sa couleur à des phénomènes différents. Une étude récente du GIA a révélé que sur une période de dix ans, les diamants bleus étaient environ dix fois plus fréquents que les diamants violets.
M. Gelb déclare : « La cause de la couleur violette dans les diamants est encore débattue. On a découvert qu’ils contenaient à la fois de l’hydrogène et du nickel, de sorte qu’une combinaison de ces deux éléments est probablement à l’origine de cette couleur. Mais, comme pour les diamants rouge orangé, ces pierres sont si rares qu’il n’y en a pas assez pour les étudier. »
M. West ajoute : « Il y a de bonnes raisons de penser que l’Argyle Violet est le diamant le plus rare jamais découvert ».
Le Rising Sun et Le Setting Sun
Il y a quatorze ans, un collectionneur de diamants rares, M. Kushal Sacheti, est tombé sur un diamant si rare que la possibilité pour des collectionneurs, même chevronné comme lui, de se trouver face à une telle pierre était improbable. Cependant l’histoire est encore plus incroyable car ce qui a rendu sa découverte si extraordinaire, c’est qu’il possédait déjà un diamant qui lui ressemblait presque parfaitement. Il s’agissait d’une trouvaille apparemment impossible. Connue aujourd’hui sous les noms de Rising Sun (Soleil levant) et Setting Sun (Soleil couchant), cette paire assortie de diamants irradie les teintes les plus insaisissables du diamant: le rouge et l’orange. Ces pierres précieuses taille rond brillant, pesant respectivement 1,49 et 1,52 carats, sont des miracles de la nature et de la probabilité.
La désignation de leurs couleurs par le Gemological Institute of America’s (GIA) – « couleur orange rougeâtre » pour le Rising Sun et « couleur rouge orangé » pour le Setting Sun – ne rend guère justice à leur harmonie visuelle. À l’œil nu, ils sont presque parfaitement assortis, leur éclat ardent rappelant la danse céleste de l’aube et du crépuscule.
Le gemmologue Tom Gelb explique : « Avoir une telle paire de diamants assortis dépasse l’entendement et représente une chance inouïe ». Le Rising Sun et le Setting Sun sont considérés comme la plus grande paire de diamants de couleur rouge existante. Leur association fortuite ne peut être due qu’à un destin exceptionnel.
D’après M. Gelb, la genèse de leur teinte envoûtante est sujette à débat. Il déclare: « On a découvert si peu de rouges orangés que je ne me risquerais même pas à faire une supposition.» De nombreux experts s’accordent à dire que la couleur rouge est due à une chaleur et une pression suffisantes à l’intérieur de la Terre pour introduire des anomalies structurelles au niveau moléculaire. Ces conditions détruisent souvent les diamants rouges potentiels, ce qui rend leur existence encore plus exceptionnelle. À l’inverse, selon M. Gelb, la couleur orange peut avoir deux causes. « L’une est due au remplacement des atomes de carbone par des atomes d’azote, et l’autre est encore inconnue. Il n’y a tout simplement pas assez de ces diamants pour pouvoir les étudier».
Cette paire montre comment la nature peut créer le sublime à partir de l’extrême et comment même les paires les plus improbables peuvent s’unir pour former un héritage d’une splendeur inégalée.
Le Jonker I
En janvier 1934, Johannes Jacobus Jonker a sorti de terre le diamant Jonker en Afrique du Sud, une gemme colossale de 726 carats qui a rapidement suscité un engouement international. À l’époque, il s’agissait du quatrième plus gros diamant jamais découvert et la rumeur voulait qu’il s’agisse d’un fragment du célèbre Cullinan, le plus gros diamant du monde. La rareté d’un diamant de cette taille a rapidement fait le tour du monde. Sir Ernest Oppenheimer l’a d’abord acheté avant de le vendre au légendaire joaillier Harry Winston en 1935. Il est connu que Winston l’a expédié sans l’assurer à New York pour seulement 64 cents, et l’a alors dévoilé à un public de journalistes captivés.
Harry Winston lui fait alors faire le tour de l’Amérique, le photographiant avec des célébrités telles que Shirley Temple, avant de le confier au tailleur de diamants Lazare Kaplan. La planification méticuleuse de Kaplan, qui a duré près d’un an, a abouti à la taille du diamant en 13 pièces, dont le plus gros, le Jonker I, taillé en émeraude, pesait initialement 142,90 carats, avant d’être affiné à 125,35 carats. Sa taille seule pourrait justifier sa place dans les livres d’histoire; cependant, c’est aussi son absence de couleur inégalée et sa clarté presque parfaite qui en font une véritable merveille. Le gemmologue et expert mondial en diamants Tom Gelb explique : « Un diamant de cette taille résiste rarement aux milliards d’années de formation, aux conditions extrêmes et au violent voyage volcanique vers la surface ». Le Jonker I est passé entre les mains des rois, disparaissant mystérieusement après la chute du roi Farouk, puis refaisant surface chez la reine Ratna du Népal pour finalement réapparaître lors d’une exposition en 2023 au Musée d’Histoire Naturelle de Los Angeles, après des décennies d’absence.
Le propriétaire actuel, Ibrahim Al-Rashid, a déclaré : « Mon père a acheté cette pierre au début des années 80 et elle est restée dans notre famille depuis lors. C’est l’une des nombreuses pièces remarquables dans lesquelles nous avons investi au fil des ans. Je suis tout à fait conscient que posséder et toucher quelque chose d’aussi précieux et d’unique est un privilège. Outre l’éclat et la beauté, je ressens un lien spirituel avec la Terre lorsque je tiens le Jonker I. Je me perds en regardant la pierre à chaque fois que je l’ai en main ».