Caribous… loups… et experts en diamants (?!)
Vous risquez d’être surpris de savoir qui protège activement la faune de l’Arctique canadien.
L’Arctique canadien est un vaste trésor qui s’étend dans la région la plus septentrionale de la Terre. Couvrant 40% de la masse continentale du Canada, cette terre riche en minéraux est connue pour ses hivers glaciaux avec peu de lumière du jour et ses étés courts et très chauds.
Pendant des siècles, les ours, les loups et les mammifères les plus résistants ont prospéré dans cet environnement difficile, mais certaines espèces sont en déclin. Le changement climatique est la plus grande menace pour leur survie, suivi d’une combinaison de facteurs naturels et anthropiques, comme la chasse, la modification de l’habitat ou les maladies. Parmi les animaux les plus à risque figurent les caribous, les bœufs musqués, les loups, les carcajous, les ours polaires et même les grizzlis, qui se sont déplacés plus au nord suite au réchauffement de l’Arctique, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
Alors, de tous, que font les experts en diamants naturels dans cette région?
Pour comprendre, il suffit de rencontrer une personne comme Sarah McLean, responsable de l’environnement au sein du groupe De Beers au Canada.
Aux côtés de géologues et d’environnementalistes, McLean travaille à la sauvegarde des habitats naturels d’animaux protégés et en voie de disparition. Elle fait partie d’une équipe qui veille à ce que les opérations minières canadiennes du Groupe De Beers dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) soient entièrement conformes aux réglementations, afin d’assurer un héritage positif à long terme. Dans les T.N.-O., De Beers exploite la mine Gahcho Kué et est le propriétaire à 100% de la mine Snap Lake, qui est actuellement en cours de fermeture.
«Je suis biologiste en faune et flore sauvage de formation et je travaille pour De Beers depuis 2013, déclare McLean. Chez De Beers, nous n’avons pas une stratégie commerciale et une stratégie environnementale. Nous avons une seule et unique stratégie pour la durabilité: le “Building Forever” qui guide tout ce que nous entreprenons. Dans le cadre de cette stratégie, nous nous appuyons sur quatre piliers principaux: la protection de l’environnement, le parrainage des communautés pour leur prospérité, le soutien aux femmes et aux jeunes filles et des pratiques éthiques dans l’ensemble du secteur.»
En plus de veiller à ce que le monde du diamant protège l’habitat des animaux de l’Arctique et la faune environnante, le rôle de McLean consiste également à lutter contre le changement climatique tout en protégeant la biodiversité et l’eau. «Les Territoires du Nord-Ouest sont vastes, seuls 40 000 personnes y vivent. Selon les estimations, 96 % à 98 % du territoire est encore vierge. Alors lorsque les hommes et la nature entrent en contact, une énorme responsabilité est engagée. Notre vision est donc de ne pas être simplement une société minière, mais une société qui contribue à la résilience des communautés et à la création d’un impact positif dans le monde.»
Pour les animaux sauvages vivant autour des exploitations canadiennes de De Beers, cela signifie être de bons voisins, explique McLean. «La chasse et la pêche sont strictement interdites pour tous les employés. Il est, aussi, absolument défendu de nourrir les animaux et nous effectuons un contrôle très rigoureux de nos déchets ménagers, afin de minimiser l’impact sur les terres et la vie sauvage. »
«Alors que des hommes et des animaux en voie de disparition cohabitent dans ces régions isolées, l’industrie du diamant contribue en habilitant des équipes pour suivre et surveiller ces animaux, afin de comprendre comment ces espèces se développent.»
En partenariat avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Rio Tinto (mine Diavik), Dominion Diamond Mines (mine Ekati) et l’Université de Calgary, le groupe De Beers a participé activement à des études visant à comprendre et aider à préserver les populations le carcajou et d’ours grizzlis.
«La participation aux programmes de prélèvements de poils de carcajou et de grizzly est un excellent moyen pour De Beers de contribuer à une meilleure compréhension des effets négatifs et de permettre de prendre des décisions de gestion judicieuses», déclare McLean. Ce simple procédé consiste à utiliser un dispositif de collecte tel qu’un fil, une brosse ou un adhésif pour accrocher de façon non-invasive les poils de l’animal, afin de pouvoir étudier les échantillons contenant l’ADN.
«Grâce à ce genre de collaboration, nous contribuons à la base de données scientifiques, explique McLean. Les animaux se déplacent librement, ils se frottent contre le poste de collecte, nous récupérons les poils, envoyons l’échantillon au laboratoire d’analyse génétique. À partir de ces données, les biologistes gouvernementaux sont en mesure d’estimer la densité et les tendances de la population. Cette méthode est tellement efficace qu’elle permet d’identifier les animaux individuellement.»
Près des mines de Snap Lake et Gahcho Kué, le processus de prélèvement de poils a nécessité l’installation de 105 postes de collecte permettant la récolte de milliers d’échantillons. Les chercheurs, travaillant par des températures négatives dans ces régions, ont pu accéder aux postes pour carcajous en motoneige, tandis que les postes pour grizzlis ont été inspectés par hélicoptère, en été.
Pour la protection du caribou, dont la population a diminué de 50% au cours des 25 dernières années, De Beers Group collabore à des recherches avec l’Université du nord de la Colombie-Britannique et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. «Ces animaux sont culturellement importants pour les peuples autochtones de la région. Pour beaucoup d’entre eux, le caribou n’est pas seulement une source de nourriture, mais un mode de vie. En raison de multiples facteurs, dont les changements climatiques, leur nombre a considérablement diminué. Le groupe De Beers travaille d’arrache-pied, non seulement pour minimiser tout potentiel effet de nos opérations sur ces animaux, mais aussi pour contribuer activement à leur rétablissement.»
Comme pour toutes les espèces sauvages de l’Arctique, le réchauffement climatique est la principale menace pour le caribou, dont la recherche de nourriture et les déjections ajoutent des nutriments au sol et à l’eau, contribuant ainsi à la survie des écosystèmes et des populations qui les entourent. Mais avec des températures plus élevées entraînant davantage de pluie en hiver, les sols glacés empêchent les caribous d’atteindre la nourriture dont ils ont besoin pour survivre jusqu’au printemps.
En collaboration avec le gouvernement et le Fonds mondial pour la nature (WWF) au Canada, le Groupe De Beers a contribué à équiper les caribous de colliers émetteurs pour suivre et identifier les troupeaux et leurs territoires, ce qui permet de mieux comprendre leur biogéographie.
Ce dont McLean est le plus fier, est la collaboration profondément ancrée que le groupe De Beers a développée avec les communautés autochtones du Nord.
«Nous avons conclu un accord à la mine Gahcho, en vertu duquel six groupes autochtones (la Première Nation Deninu Kųę́, la Première Nation Lutselk’e Dene, l’Alliance Métisse du Slave Nord, la Nation Métisse des Territoires du Nord-Ouest, le Gouvernement Tłı̨chǫ et la Première Nation des Dénés Yellowknives) travaillent avec nous pour surveiller la conformité environnementale de la mine. Ce programme s’appelle Ni Hadi Xa ce qui signifie en Chipewyan «Les peuples qui surveillent la terre ensemble».
«Ni Hadi Xa emploie des observateurs scientifiques et traditionnels qui travaillent en collaboration avec l’équipe environnementale De Beers. Ils collectent des échantillons, recherchent des traces d’animaux sauvages et parcourent la zone autour de la mine, chassant et pêchant comme ils l’ont toujours fait. Ils observent tout, même si l’air est différent, comment le caribou et les autres animaux sauvages se déplacent et vivent sur le territoire. Ils font un rapport pour expliquer leurs observations et des recommandations à De Beers. Nous sommes en dialogue permanent car nous savons que nous ne sommes que des invités dans ce paysage. Nous voulons faire preuve de la plus grande délicatesse possible,et à terme, faire en sorte que la zone minière redevienne un écosystème productif et écologiquement viable.»
«Tout ce que nous apprenons, ajoute McLean, sont des informations qui permettent au Groupe De Beers au Canada de travailler en accord avec la nature et d’avoir la plus légère des incidences tout en contribuant aux programmes de sauvegarde et de recherche pour ces espèces arctiques.»
“As results from Arctic wildlife studies continue to be monitored, wolverines and grizzlies in the region surrounding the «À la lumière des résultats des études sur la faune arctique, les carcajous et les grizzlis de la région entourant les mines ont actuellement une population saine et stable.»
Cette relation avec les peuples autochtones de l’Arctique est une base fondamentale pour le monde du diamant. Un autre résultat positif et encourageant du travail de McLean est que, à la lumière des résultats des études sur la faune arctique, les carcajous et les grizzlis de la région entourant les mines ont actuellement une population saine et stable. Mais, elle ne manque pas de nous rappeler que nous pouvons tous faire beaucoup plus.
«Il n’y a que 40 000 habitants dans les Territoires du Nord-Ouest. Tout ce que peut réaliser ce relativement petit groupe sur le plan personnel n’est pas suffisant. Nous devons tous faire notre possible pour réduire notre impact sur l’Arctique. La réduction de la consommation de combustibles fossiles et l’adoption d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire ou géothermique sont des objectifs très louables. Si nous essayons de ralentir le changement climatique partout où nous le pouvons, ce sont les animaux de l’Arctique qui en bénéficieront le plus.»
Ce que chacun peut faire pour aider à sauver l’Arctique :
- Réduisez vos émissions de carbone et votre dépendance aux combustibles fossiles.
- Achetez de manière responsable dans votre supermarché de quartier en choisissant des produits saisonniers et locaux et en vous limitant aux aliments dont vous avez besoin pour éviter le gaspillage alimentaire.
- Rendez votre maison plus écoénergétique (améliorez son isolation, étendez votre linge pour le faire sécher, utilisez des ampoules LED et des solutions d’énergie solaire).
- Plantez des arbres.
- Recyclez davantage.
- Voyagez de manière responsable, en réduisant les déplacements inutiles en avion et en voiture, afin de contribuer à la réduction de notre empreinte carbone.